Présentation
Dans un espace blanc, une grenouille sautille ; un ours lourd et puissant se déplace. Ils s'observent, se nourrissent de l'autre pour inventer de nouvelles formes : masse de poils indéterminée, grizzly à crinoline chaussé de ballerines argentées, créature chimérique. Un processus de métamorphose est enclenché, qui sera à peine troublé par l’arrivée d’un superman, puis d’une princesse... Que se passe-t-il lorsque le super héros rencontre le batracien ? Les danseurs costumés sont pris dans un ballet composite sur le thème du changement d'identité. Gardant de ses années de music-hall une attention particulière aux costumes de scènes et à leur pouvoir de transformation du corps, Balkis Moutashar imagine une danse incongrue et entraînante, faite de gestes qui s'additionnent, se brouillent, s'associent et se dénouent. Le déguisement, porte d'entrée jouissive vers la pratique universelle de la transformation, est le moyen de construire des figures hybrides qui remettent en question nos catégories. De tête en cape propose au jeune public un spectacle joyeux et étrange, entre culture populaire et tradition carnavalesque, qui joue avec l'anatomie comme avec les conventions sociales.
PRESENTATION
Incontournables atours du corps enveloppant nos gestes et nos mouvements, vêtements et costumes parent, protègent, transforment et découpent le corps, jouant avec l’anatomie comme avec les conventions sociales, objets d’analyse autant que d’éblouissement. Gardant de ses années de music-hall une attention particulière aux costumes de scènes et à leur pouvoir de transformation du corps, Balkis Moutashar décide de plonger ses recherches chorégraphiques dans cet univers foisonnant, entamant un cycle de deux créations pensées en diptyque. De tête en cape est la première étape de ce cycle, en direction du jeune public.
S’intéressant au costume comme travestissement et vecteur de transformation de l’identité, les déguisements d’enfants sont apparus à la chorégraphe comme une porte d’entrée à la fois évidente et savoureuse dans cet univers, tant la pratique est quasiment universelle, et le jeu essentiel. Les enfants qui se déguisent en super-héros, en animaux ou en princesses sont en effet toujours en même temps en train de s’inventer eux-mêmes, de se prêter des qualités qu’ils n’ont pas encore, comme pour dessiner un horizon vers lequel se mettre en chemin.
Et c’est à cet endroit que la chorégraphe veut jouer avec eux, leur proposant son propre dessin de cet horizon, à la fois joyeux et un peu étrange.
Elle met donc en jeu quatre figures populaires : deux animaux familiers de l’imaginaire des enfants, un ours et une grenouille, et deux « archétypes » sociaux, superman et une princesse, qui empruntent aux contes traditionnels comme à l’univers de la bande dessinée. Inspirée par les processus d’inversion des catégories à l’œuvre dans les traditions carnavalesques, où les hommes s’habillent en femmes, les femmes en hommes et les humains en animaux, elle imagine un monde de transformations permanentes, peuplé de figures hybrides et toujours mouvantes, qui se recomposent et se renversent en permanence, s’émancipant de leur condition pour troubler les grandes dualités de nos identités sociales (humain/animal, masculin/féminin, réel/imaginaire, mais aussi faible/puissant, effrayant/rassurant..).
La chorégraphe trouve alors dans cette pièce un terrain privilégié pour continuer les recherches sur le mouvement qu’elle de cesse de creuser depuis ses premiers travaux : quel mouvement porte-t-on sur une scène aujourd’hui, et comment fabrique-t-on une danse ? Convoquant ici mouvements d’animaux et gestes emblématiques de ces figures populaires, elle continuer donc à développer ses outils d’écriture chorégraphique – les décompositions, dissociations, accumulations, demi corps… pour écrire une danse composite, incongrue mais entrainante, qui raconte la diversité, et la joyeuse complexité de nos identités toujours multiples. Une danse singulière et transgressive, qui nous apprend que ce que l’on croit connaître est relatif et peut-être renversé, gagnant en liberté ce que l’on a perdu en certitudes.
BIOGRAPHIE
Balkis Moutashar a tout d’abord suivi des études de philosophie, pendant lesquelles elle travaille sur «Le mouvement et la danse» (mémoire de maîtrise, 1998) avec Michel Guérin. Elle se forme ensuite à la danse contemporaine au Centre chorégraphique de Montpellier (formation Exerce, 2001).
Pratiquant l’improvisation et familière de la performance, elle aime cependant visiter des univers disparates, et travaille autant dans des compagnies de Music-Hall avec plumes et paillettes qu’avec des chorégraphes tels que Didier Théron (Actes sans paroles, 2001), Pierre Droulers (Appartement, 2004), Claudia Triozzzi (Nightshade, 2007), des compagnies de théâtre comme la compagnie de la Commune à Saint-Etienne (Géographie(s) Variable(s), 2012) ou des musiciens, notamment le DJ et compositeur Jeff Mills au Musée du Louvre à Paris (From life to death and back, 2015/2017).
Elle mène entre 2002 et 2009 différents travaux personnels explorant des territoires entre la danse et les arts plastiques, puis décide de créer sa compagnie, animée par un amour du mouvement contemporain et le désir de participer à son écriture, regardant la complexité du monde à partir de ses multiples expériences.
Parallèlement à son propre travail, elle collabore pour la chorégraphie à la création de Sosie(s), de la metteure en scène Julie Kretzschmar, et continue son travail d’interprète, pour le musicien Jeff Mills, la chorégraphe DD Dorvillier, ou participant au Gala de Jérôme Bel pour le festival de Marseille.
Voir, écouter et lire
Ballroom
« Avec De tête en cape, Balkis Moutashar opère son premier jeune public en s’emparant du costume comme mode de transformation, d’imprégnation, de révélation. Des archétypes des univers enfantins, Moutashar exprime, détourne et mélange l’image, le geste et le sens, prouvant que l’habit ne fait pas le moine. L’occasion intelligente de retrouver grenouilles, super héros et autres ours… comme vous ne les verrez plus jamais ! »
Séances et tarifs
Générique
Chorégraphie : Balkis Moutashar• Interprétation : Lisa Vilret et Maxime Guillon-Roi-Sans-Sac • Costumes : Chistian Burle • Création lumière : Samuel Dosière • Création sonore : Géraldine Foucault et Pierre Damien Crosson • Scénographie : Claudine Bertomeu • Régie : Alexandre Martre
Production : Association Kakemono • Coproduction : Ballet National de Marseille (dans le cadre de l’accueil studio 2018), Compagnie Système Castafiore (Grasse), La Fabrique Mimont (Cannes) • Soutiens : Scènes et Cinés, Scène conventionnée Art en territoire - territoire Istres Ouest Provence et KLAP Maison pour la danse à Marseille • Pour ce projet, la compagnie Balkis Moutashar reçoit l’aide de la DRAC Provence-Alpes-Côte-d’Azur, de la Région Sud, du Département des Bouches-du-Rhône et de la Ville de Marseille