du mardi 26 au mercredi 27 janvier 2021
Présentation
Ce spectacle, sous forme de fresque parodique percutante, veut assurément nous bousculer, faire bouger les lignes, agiter notre conscience politique et citoyenne… La disposition de la scène, inhabituelle, nous déstabilise aussi : blanche, dressée dans la salle, elle coupe le public en deux. Le propos ? L’ordre et son maintien. L’ordre et l’idée que l’on s’en fait. L’ordre et la morale.
Les comédiens sont tour à tour des acteurs, des CRS aux prises avec leur quotidien, et des accusés. La scène se transforme en salle de répétition, puis en salle d’entraînement et enfin en salle d’audience. Le public est public, mais aussi témoin. Il y a des ordres, des gestes précis, rigoureux, violents, des poursuites, des mouvements, des arrêts sur images. Au cœur de cette violence policière, les spectateurs entendent ce qu’il se passe dans la tête de chacun. Les questions posées font gamberger : jusqu’où peut aller un acteur ? Quelle est sa responsabilité par rapport au rôle qu’il endosse ? Et celle des spectateurs qui assistent à une pièce de théâtre ? Le théâtre fait-il de la politique ?
Cette pièce remarquablement ciselée, à la mécanique de jeu impeccable, nous tient en haleine par sa justesse et par la réflexion qu’elle mène en filigrane. Ses trois actes sondent avec brio le rôle du théâtre et ses similitudes avec l'État.
Nathalie Garraud (metteure en scène)
Nathalie Garraud est née en 1977. Après une formation d’actrice, elle crée la compagnie du Zieu en 1998 à Paris. Il s’agit d’abord d’un espace d’expérimentation sur les écritures contemporaines où se croisent de jeunes auteurs, des acteurs, des architectes, notamment dans le cadre d’un festival qu’elle crée à l’École Spéciale d’Architecture : « Vues d’Ici – scénographie d’un lieu » (1999-2001). Entre 2003 et 2005, elle travaille régulièrement dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban, où elle crée notamment Les Enfants d’Edward Bond. Après cette expérience marquante, elle crée en France Les Européens d’Howard Barker, mise en scène qui signe la structuration professionnelle de la compagnie en 2005.En 2006, elle rencontre Olivier Saccomano, avec qui elle codirigera désormais la compagnie. Ils conçoivent ensemble des cycles de création, dont elle signe les mises en scène : Ismène d’après Eschyle et Sophocle, Ursule d’Howard Barker et Victoria de Félix Jousserand (cycle Les Suppliantes), Les Études et Notre jeunesse d’Olivier Saccomano (cycle C’est bien c’est mal), L’Avantage du printemps, Othello, variation pour trois acteurs et Soudain la nuit d’Olivier Saccomano (cycle Spectres de l’Europe), pièces présentées au Festival d’Avignon en 2014 et 2015. Othello, variation pour trois acteurs poursuivra sa tournée jusqu’en 2019, notamment dans le cadre du dispositif « Itinérance » du Théâtre des 13 vents. Fin 2017, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano débutent un nouveau cycle qui conduira à la création de La Beauté du geste à l’automne 2019. Parallèlement, Nathalie Garraud continue à mener des projets de coopération et de formation en France et à l’étranger : un compagnonnage avec le collectif Zoukak à Beyrouth (depuis 2006), des productions étudiantes à Aix-Marseille Université (2011) et à l’Université Paul Valéry Montpellier III (2017, 2018), un laboratoire de création avec des acteurs italiens dans le cadre du projet européen Cities on Stage (2012) ou encore une création pour le projet de coopération internationale STAMBA en Irak (2013).Depuis janvier 2018, elle est co-directrice du Théâtre des 13 vents CDN Montpellier.
Olivier Saccomano (auteur)
Olivier Saccomano est né en 1972. Après des études de philosophie, il fonde en 1998 à Marseille la compagnie Théâtre de la Peste, au sein de laquelle il met en scène une dizaine de spectacles, adaptés de textes de Brecht, Sophocle, Kafka, Duras, Darwich, Dostoievski : C’est bien c’est mal, Le monde était-il renversé ?, Thèbes et ailleurs, Confessions de Stavroguine, et expérimente une forme théâtrale légère, Les Études, qui lie l’idée d’oeuvre à celle d’exercice : Monk alone / Étude n°1 à partir de « Thelonious himself » de Monk, Le Bruit de la mer / Étude n°2 à partir de lettres de Marguerite Duras, Le Poème de Beyrouth / Étude n°3 à partir du poème de Mahmoud Darwich, Évocation / Étude n°4 à partir de l’oeuvre de John Cage.
De 2000 à 2013, il enseigne au département Théâtre d’Aix-Marseille Université, où il assure des cours théoriques et pratiques. Il y coordonne les Ateliers de Recherche Théâtrale, réunissant des théoriciens et des praticiens autour du thème « La parole et l’action dans les écritures dites post-dramatiques ». Lors de ces ateliers, il rencontre Nathalie Garraud, puis rejoint la compagnie du Zieu en 2006. Ils travaillent ensemble à la conception de cycles de création, au sein desquels il se consacre à l’écriture : Notre jeunesse (2013), Othello, variation pour trois acteurs (2014), Soudain la nuit (2015), La Beauté du geste (2019). Il a parfois répondu à des commandes d’écriture, pour le CDN de Montluçon avec une pièce pour lycéens (Diogène, 2014) et pour Olivier Coulon-Jablonka dans le cadre du Festival Odyssée en Yvelines (Trois songes, un procès de Socrate, 2016).
Parallèlement, il poursuit ses recherches philosophiques et publie des textes théoriques. Il est notamment l’auteur d’une thèse de philosophie intitulée Le Théâtre comme pensée (2016), publiée, comme les textes des pièces, aux éditions Les Solitaires Intempestifs.
Depuis janvier 2018, il est co-directeur du Théâtre des 13 vents CDN Montpellier.
Séances et tarifs
Autour du spectacle
Mardi 26 janvier
Rencontre à l’issue de la représentation
Générique
Conception : Nathalie Garraud et Olivier Saccomano • Écriture : Olivier Saccomano • Mise en scène : Nathalie Garraud • Jeu : Mitsou Doudeau, Cédric Michel, Florian Onnéin, Conchita Paz, Charly Totterwitz • Scénographie : Jeff Garraud • Costumes : Sarah Leterrier • Lumières : Sarah Marcotte • Son : Serge Monségu • Assistanat à la mise en scène : Romane Guillaume
Production : Théâtre des 13 vents CDN Montpellier • Coproduction : Maison de la Culture d’Amiens-Pôle Européen de production, Châteauvallon- Scène nationale, Les Scènes du Jura - Scène nationale, Les Halles de Schaerbeek - Bruxelles • Avec le soutien de La Vignette - Scène conventionnée Université Paul-Valéry Montpellier III, du Bois de l’Aune - Aix-en-Provence, du T2G - CDN de Gennevilliers, des Rencontres à l’échelle - Friche la Belle de Mai – Marseille