Présentation
Jusqu'ici tout va bien
Scénario en mains, Gilles Favier documente le tournage de La Haine, dans la cité de la Noé à Chanteloup-les-Vignes. Loin du traditionnel making-off, il arpente les rues du quartier en s’éloignant de la caméra. Les images qui en résultent ne sont pas un décalque de celles du film. Elles sont aspirées vers un hors-champ dans lequel se révèle la cité, ses habitants et, au milieu de tout ça, le cinéma se faisant. Cette exposition, en redonnant une épaisseur sociale à la fiction, acquiert évidemment une portée politique. En montrant l’attitude des habitants du quartier, les regards portés sur l’équipe de tournage, les grands espaces vides jonchés d’éléments de mise en scène, elle ramène l’œuvre a ses conditions de production. Surtout, elle témoigne d’une époque où les violences policières n’étaient visibles que par leurs stigmates, qui s’affichaient sur les écrans de télé : des visages tuméfiés, des portraits de défunts, des noms récurrents sur des banderoles. Aujourd’hui, les images de ces violences affluent sur les réseaux sociaux et les chaînes d’info en continu. Le problème de la fabrication de ces images, et de leur fonction dans une démocratie se pose avec une acuité plus grande encore. Qu’est-ce qui a changé depuis 25 ans ?
Voir, écouter et lire
Février 2021
Fisheye Magazine
C’est une évidence, Gilles Favier a su apporter son regard humaniste et singulier sur des populations souvent stigmatisées par les médias et les classes dominantes. Et c’est en photographe engagé qu’il s’est avancé près de ceux qui vivent le quartier.
février 2021
Konbini Arts
Feuilleter l’ouvrage Jusqu’ici tout va bien, paru aux éditions Maison CF, 25 ans après le film La Haine, qui alterne entre les pages du premier scénario et les photographies de Favier, c’est une façon de découvrir le film autrement, voir de nouvelles scènes, de nouveaux visages, de nouvelles situations.