Présentation
Sept danseuses, toutes championnes de battle et membres du groupe Paradox-sal (groupe d’afro-house exclusivement féminin, fondé par Ousmane Sy), s'emparent doucement du plateau. Leur chorégraphie, oscillant entre house dance, hip-hop et clubbing, révèle peu à peu leurs singularités, leurs identités respectives... Puisant dans leurs parcours et expériences, les interprètes, virtuoses, s'emparent de leur féminité, tant pour la questionner que pour en jouer. Cette féminité, dont elles se revendiquent fièrement, rend ici toute son épaisseur à la danse qu'elles incarnent, aux influences multiples qui les habitent. Un concentré intime et vibrant de women’s power qui s’actualise au présent. Queen Blood bouscule les acquis techniques pour devenir une gracile révérence adressée à son chorégraphe.
BIOGRAPHIE
Depuis ses premiers footworks il y a bientôt trente ans, Ousmane Sy s'attache à traduire en danse sa fascination pour le mouvement concerté d'une équipe de football. Son univers artistique, présent sur des terrains multiples, se compose de passements de jambes, de courses croisées, d'échanges transversaux entre le dance floor et la scène et d'un irrépressible désir de dépassement de soi à travers le groupe.
Un pied dans le club, l'autre dans le battle : c'est entre ces espaces d'expression qu'Ousmane, dit « Babson » revendique son appartenance à la house jusqu'à en devenir un des ambassadeurs majeurs en France. En décrochant le titre du « Battle of the year » en 2001 avec Wanted Posse, il porte la « French touch » au sommet de la scène internationale en transposant, au centre du défi, la gestuelle androgyne inspirée des boîtes de nuit new-yorkaises. Loin de s'interrompre aux frontières du plan Marshall, sa danse s'intéresse progressivement à ce que la rythmique house porte d'histoires croisées et de filiations afro-descendantes. Ainsi naît l'« Afro House Spirit », style contemporain empreint de l'héritage des danses traditionnelles africaines et antillaises.
Par la mise en scène, l'instigateur des soirées All 4 House, s'applique à accorder les cheminements individuels des danseuses du groupe Paradox-sal, qu’il forme à la house depuis des années, au cours d'une création en plusieurs actes. Les interprètes y relatent leurs féminités en mouvement ; de la quête de reconnaissance de leurs pairs, dans Fighting spirit, au passage de l'intime à l'émancipation, avec Queen Blood. Ousmane Sy poursuit par le geste chorégraphique une recherche esthétique influencée autant par le corps de ballet, que l'esprit freestyle du hip hop ou les combinaisons tactiques du sport à onze, traversé par la conviction que l'identité s'accomplit au service de l'entité.
Voir, écouter et lire
22 juillet 2019
I/O GAZETTE
Entre ondulation et saccades, c’est une sorte de retour à une danse instinctive (et pourtant très technique), au plaisir enfantin des corps qui communiquent.
30 janvier 2020
Ouest France
Entre esprit de conquête, et grâce, capables de se montrer prêtes au combat comme d’une grande douceur, les huit danseuses de Queen Blood, offrent un spectacle généreux, d’une grande énergie qui fait souffler un vent de liberté.
Séances et tarifs
Générique
Avec (7 interprètes parmi) : Allauné Blegbo, Megan Deprez, Valentina Dragotta, Dominique Elenga, Nadia Gabrieli Kalati, Linda Hayford, Nadiah Idris, Odile Lacides, Cynthia Lacordelle, Mwendwa Marchand, Audrey Minko, Anaïs Mpanda, Stéphanie Paruta
Une création : All 4 House • Production : Garde Robe • Production déléguée : Collectif FAIR-E / CCN de Rennes et de Bretagne • Coproduction : Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines ; Fondation de France ; La Villette 2018, La Villette 2019 ; Centre de la danse Pierre Doussaint GPS&O ; Centre chorégraphique national de La Rochelle ; Compagnie Accrorap – Kader Attou et Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne ; Compagnie Kafig direction Mourad Merzouki dans le cadre de l’accueil studio • Avec le soutien de la DRAC Ile de-France au titre de l’aide au projet 2017, l’ADAMI, Arcadi Ile-de-France, la Ville de Paris au titre de l’aide à la résidence 2018, Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines – Fondation de France – La Villette 2017, 2018 et 2019, la Maison Daniel Féry – maison de la musique de Nanterre, CCN de Rennes et de Bretagne, la Ville de Lille – Maisons Folie – FLOW et la Spedidam • Cette œuvre a reçu le 3e prix et le prix de la technique du concours Danse élargie 2018 organisé par le Théâtre de la Ville – Paris et le Musée de la danse – Rennes, en partenariat avec la Fondation d’entreprise Hermès