Présentation
Il paraît qu’on ne choisit pas ses parents. Ceux de Rémi l’ont vendu à un saltimbanque hâbleur accro à la sappe, accompagné d’un chien en bottes blanches et d’un singe savant nommé Joli-Cœur. C’est le départ d’un voyage au cours duquel il se confectionnera une famille de substitution, celle des artistes et des vagabonds. Dans cette adaptation du roman Sans Famille d’Hector Malot, c’est un Rémi devenu adulte qui se plonge dans ses souvenirs d’enfance pour revivre son histoire. De ville en village, de route en chemin, le récit nous enveloppe dans une poésie étrange et fantasque, qui fait la part belle aux références mainstream contemporaines (Black M, Game of Thrones) et aux rencontres insolites. Les protagonistes aux allures de poupées fétiches, derrière leur masque et leur costume, transforment l'aventure de Rémi en un rite initiatique picaresque et moderne. Et lorsque leur silhouette déserte le plateau, la fiction se poursuit, avec un CD à emporter, pour prolonger l'aventure dans l'intimité du foyer. Une première création jeunesse innovante par laquelle le prodigieux Jonathan Capdevielle aborde, avec une émotion poignante, le thème de la construction de soi.
NOTE D'INTENTION
« J’ai souhaité créer deux épisodes, adaptés du roman, qui mettent en scène les différentes étapes de ce voyage initiatique. La matière du roman est conséquente, et j’ai voulu garder une certaine cohérence quant à l’histoire du personnage de Rémi et à sa manière d’évoluer, de se transformer. Cela a nécessité de l’adapter en privilégiant les parties de dialogues mais aussi la narration, qui aide à développer dans le détail les descriptions ou les états d’âme des personnages du récit.
J’ai fait le choix de travailler l’espace théâtral dans son état brut. En l’absence de scénographie, ce sont les interprètes qui fabriquent l’espace de la fiction, tandis qu’un système son immersif permet de travailler des scènes hors-champ.
À la manière de mes précédentes pièces, les interprètes sont en capacité d’endosser plusieurs rôles et identités. Pour créer une multitude de personnages avec un petit nombre d’acteurs, j’ai souhaité travailler sur les techniques du masque et ainsi m’appuyer sur leur force esthétique.
Le masque nécessite en effet un jeu précis. Il permet à l’interprète de travailler dans le détail, et de donner corps et voix à des personnages fantastiques. C’est cette métamorphose, cette incarnation totale, presque issue du rite et de la possession qui m’intéresse ici. Le personnage masqué peut évoquer le divin, comme le sacrifice, il impressionne, amuse, inquiète et amène de l’étrange, de l’irréel dans la représentation.
Cette idée du rituel est également incarnée par le personnage de Vitalis, le bonimenteur chef de troupe. Dans le roman, cet homme au passé énigmatique est un nomade qui a une connaissance précise du voyage et des territoires. Lorsqu’il est en représentation, il maîtrise l’art de la parole et de la musique comme personne, il en impose lorsqu’il harangue la foule. Il est aussi une sorte de père, de guide spirituel pour Rémi. Il lui enseigne les bases élémentaires de l’éducation, il est une des réponses aux questionnements de l’enfant sur son rapport au monde et sur son fonctionnement. »
Jonathan Capdevielle
BIOGRAPHIE
Né en 1976, Jonathan Capdevielle, formé à l’École supérieure nationale des arts de la marionnette, est metteur en scène, acteur, marionnettiste, ventriloque, danseur et chanteur. Il participe à plusieurs créations, sous la direction, entre autres, de Lotfi Achour, Marielle Pinsard, David Girondin Moab, Yves-Noël Genod et Vincent Thomasset.
Collaborateur de Gisèle Vienne depuis leurs débuts, il a été interprète dans presque tous ses spectacles.
Après avoir créé quelques évènements/performances, il commence à développer son propre travail, qui mêle autofiction, récits et histoires intimes, en s’appuyant sur l’imitation et des références venues de la culture populaire. Ainsi Il crée en 2007 la performance Jonathan Coveringau Festival Tanz im August à Berlin, point de départ de sa pièce Adishatz/Adieu, créée en 2009. Avec Saga (2015), Jonathan Capdevielle ouvre un nouveau chapitre du récit autobiographique en travaillant sur des épisodes du roman familial. En 2017, dans le cadre son association au Quai d’Angers, il propose le Cabaret Apocalypse, projet pour lequel il invite des artistes professionnels et amateurs du territoire angevin de différentes disciplines, ainsi qu’un noyau d’artistes avec lequel il a l’habitude de travailler. Ses deux dernières pièces sont des adaptations : en 2017, A nous deux maintenant, adapté du roman Un Crime de Georges Bernanos, et en 2019 Rémi, d’après Sans famille d’Hector Malot. Jonathan Capdevielle est artiste associé au Centre Dramatique National d’Orléans et au Théâtre Garonne – Scène européenne, Toulouse.
Voir, écouter et lire
Décembre 2019
Mediapart
Jonathan Capdevielle se saisit du récit d'Hector Malot pour composer un voyage initiatique subtilement traversé par des problématiques contemporaines. Rémi est rythmé par les obsessions du metteur en scène dont on retrouve l'univers poético-folklorique. Du théâtre autobiographique au spectacle jeune public, Jonathan Capdevielle n’en finit pas de nous transporter.
22 novembre 2019
Les Échos
Au bingo théâtral, Jonathan Capdevielle cocherait, à lui seul, une bonne partie des cases. Aucun talent, ou presque, ne manque à ce quadragénaire, comédien, danseur, chanteur, marionnettiste, ventriloque, et même metteur en scène.
17 janvier 2020
Libération
Dans sa première création jeunesse, le prodigieux artiste assaisonne le roman d’Hector Malot à la sauce "freak".
Séances et tarifs
Générique
Conception et mise en scène : Jonathan Capdevielle • Adaptation : Jonathan Capdevielle, en collaboration avec Jonathan Drillet • Interprétation : Dimitri Doré, Jonathan Drillet, Michèle Gurtner ou Sophie Lenoir, Babacar M’Baye Fall ou Andrew Isar • Assistante à la mise en scène (création) : Colyne Morange • Assistant à la mise en scène (tournée) : Guillaume Marie • Conception et réalisation des masques : Etienne Bideau Rey • Costumes : Colombe Lauriot Prévost • Assistante : Costumes Lucie Charrier • Habilleuse : Coline Galeazzi ou Cara Ben Assayag • Coiffe : Vitalis Mélanie Gerbeaux • Lumières : Yves Godin • Régie : lumière David Goualou ou Sylvain Rausa • Musique originale : Arthur B. Gillette • Création son : Vanessa Court • Régie son : Vanessa Court ou Johann Loiseau • Régie générale : Jérôme Masson ou Ugo Coppin • Production, diffusion, administration Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore, Pauline Delaplace et Isabelle Morel
Production déléguée : Association Poppydog • Coproduction : Le Quai, Centre Dramatique National – Angers Pays de la Loire ; Nanterre-Amandiers, centre dramatique national ; Festival d’Automne à Paris ; La Ménagerie de Verre – Paris ; Théâtre Garonne, scène européenne Toulouse ; Théâtre Saint Gervais – Genève ; CDN Orléans-Centre-Val de Loire ; L’Arsenic – Centre d’art scénique contemporain Lausanne ; Tandem – Scène nationale de Douai ; TNG – Centre dramatique national de Lyon ; Le Parvis, scène nationale de Tarbes ; La Rose des vents, scène nationale Lille Métropole Villeneuve d’Asq ; Le Maillon – Théâtre de Strasbourg – Scène européenne • Avec l’aide de la Région Ile-de-France, au titre de l’aide à la création • Avec le soutien du CND, centre national de la Danse – Pantin • L’association Poppydog est soutenue et accompagnée par la Direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France - ministère de la Culture, au titre du conventionnement • Pour l’accueil de ce spectacle, LE ZEF bénéficie du soutien de l’ONDA.