Présentation
Je suis tous les dieux est un conte chorégraphique délicatement adressé aux enfants. Une pièce féérique entre mots, gestes et musiques, qui nous invite à un voyage sur les traces d’une des plus anciennes danses traditionnelles indiennes : la Bharata Natyam.
Une danseuse, seule, évolue au cœur d’un monde fantastique teinté de blanc et de rose, prenant vie à mesure que ses pieds martèlent le sol. De ses mouvements saccadés, issus de cette danse qu’elle maîtrise à la perfection, surgissent des figures sacrées : amante, idole, divinités, monstres, animaux… Au fil de ses métamorphoses, l’interprète créé, dans cet antre magique, tout un univers sonore fait de voix, de musiques et de boucles électroniques. Les éléments du décor se déploient autour d’une grande flaque réfléchissante, paysages chimériques où l’on peut voir un rocher, une forêt, une caverne. Passerelle entre danse contemporaine et tradition indienne, Je suis tous les dieux ouvre en grand le spectre de l’imagination.
L’interprète et chorégraphe Marion Carriau réussit le pari de nous emporter, enfants comme adultes, dans cette exploration enthousiaste, à la découverte des secrets de cette civilisation fabuleuse...
Note d'intention
« J’ai débuté le bharata natyam en 2009 et je poursuis l’apprentissage toujours rigoureux et précis de cette danse codifiée et formelle. Le bharata natyam est une danse classique avec ce que cela implique en terme d’inflexibilité.
L’interprète a une fenêtre assez réduite pour exister malgré le caractère très expressif de cette danse traditionnelle. Le bharata natyam est éminemment riche et complexe, sorte de puits sans fond d’où jaillissent toujours de nouvelles combinaisons, associations, dissociations de mouvements, nouveaux rythmes de pieds…
Pour la création de Je suis tous les Dieux, je me suis interrogée sur les manières de m’approprier cette danse avec intégrité sans risquer de la travestir en la rendant décorative, vidée de son sens.
Aussi, à l’instar de l’artiste Marc Pessin qui nous convie à découvrir différents objets de sa civilisation Pessinoise, je choisis la posture de la chercheuse. À la façon d’une archéologue, je viens questionner, observer, analyser, tester certains éléments de vocabulaire du bharata natyam avec précaution et minutie, partant du postulat que je découvre une civilisation faite d’objets, de rituels, de corps et de mouvements encore méconnus. En m’emparant d’une part de certains éléments de la danse indienne et en sondant par ailleurs mon rapport au sacré, je tends à créer une civilisation fictive dont je présenterais certains objets.
Tout ici est prétexte à questionner le rituel, la construction d’une liturgie, la sacralisation de l’espace et du corps en définissant d’autres modalités de représentation d’un vocabulaire que l’on croit reconnaître.
Pour Je suis tous les dieux, j’ai eu le désir de faire émerger des figures fantasmées, des corps d’idoles chimériques, de faire affleurer une part de divin emprunté, approprié et réinventé en jouant avec les signes du bharata natyam. Je suis l’amante, l’idole, les dieux du panthéon indien, un monstre, des animaux dans une schizophrénie du visage constante. Les jeux de masques et de costumes viennent renforcer la construction progressive du sacré sur le plateau.
Le bharata natyam porte la musique en son nom. Il est possible de diviser le premier mot en 3 syl-labes bha (« bavam », expression du visage), ra (« ragam », mélodie, musique), ta (« talam », rythme). Simultanément, le/a danseur/se est engagé/e dans la production chorégraphique, sémantique, ex-pressive et musicale. Le corps de l’interprète est instrument de musique et ses pieds inscrivent des rythmes dans l’espace en frappant le sol. Dans Je suis tous les Dieux, cette particularité inhérente au bharata natyam est amplifiée. Je crée tout l’univers sonore en direct, en collaboration avec Nicolas Martz qui traite le son en direct. L’espace sonore se construit en direct à l’aide de divers instruments : ma voix parlée ou chantée, la shrutibox, les frappes de pieds. L’acte de fabrication est laissé à chaque instant visible et volontairement artisanal. »
Marion Carriau
Biographie
« Je fonde l’association Mirage en 2016 et Je suis tous les dieux, mon premier solo est créé en décembre 2018 au CCN de Tours. En 2021, je réinvente cette pièce, cette fois-ci, à destination du jeune public. Chêne Centenaire, duo écrit et interprété par Magda Kachouche et moi-même verra le jour dans sa version intérieur en décembre 2021 au CCN de Tours. Formée durant 4 ans au CRR de Paris puis au CNDC d’Angers, je collabore depuis en tant qu’interprète avec divers chorégraphes tels que Mohammed Shafik, Les Gens d’uterpan, Mylène Benoit, Jung-Ae Kim. En 2010, je mets en pratique mes connaissances en bharata natyam dans une pièce de Sylvie Guillermin. Je participe également aux créations des artistes Julien Prévieux et Laurent Goldring. En 2011, je rencontre Joanne Leighton et participe aux créations des Modulables, Exquisite Corpse, 9 000 pas, I’m sitting in a room, Songlines, Corps Exquis et People United. Je rejoins l’équipe permanente du CCN de Franche-Comté à Belfort en septembre 2014 pour une période de 6 mois. Durant cette période, je contribue également à la mise en oeuvre de différents projets liés au développement de la culture chorégraphique. Depuis 2014, je suis engagée sur le projet participatif Made In...Séries et sur le projet in situ des Veilleurs. Parallèlement, je me forme au bharata natyam au Centre Mandapa depuis 2009, avec Vydia qui est toujours mon maître à ce jour. »
Marion Carriau
Séances et tarifs
Autour du spectacle
Rencontre avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation du 11 octobre
Générique
Conception et interprétation : Marion Carriau • Régie lumière : Juliette Romens • Traitement du son et régie générale : Arnaud Pichon • Création costumes : Alexia Crisp Jones • Scénographie et création lumière : Magda Kachouche • Assistant à la dramaturgie : Alexandre Da Silva • Photos : Léa Mercier
Production : Association Mirage en collaboration avec la coopérative Full Rhizome • Coproductions : Centre chorégraphique national d’Orléans, Centre chorégraphique national de Tours, Emmetrop – Bourges, le Théâtre du Tivoli-Montargis • Soutiens : L’Echangeur CDCN-Picardie « Studio Libre », Le Gymnase CDCN-Roubaix, Le Vivat à Armentières, l'Onda • Financeurs : DRAC Centre-Val de Loire, la Région Centre-Val de Loire, l’agglomération Montargis et rives de Loing • Marion Carriau est artiste associée de la Maison Danse, CDCN d’Uzès
En lien
Le samedi 16 décembre 2023 à 10h30