Le mercredi 07 mai 2025 à 20h

MUSIQUE

Anatomia

Claudine Simon

AURIS

© Rudy Decelière
© Rudy Decelière
© Rudy Decelière

Présentation

C’est à une incroyable leçon d’anatomie que se livre ici la performeuse Claudine Simon, en disséquant non pas un organisme humain… mais un piano à queue ! Comme dans un cours donné devant un amphithéâtre, il est éventré tandis que ses organes, un à un exposé, sont minutieusement étudiés et expérimentés. Un piano comme un terrain de jeu à défricher. D’emblée le ton est donné avec Les Funérailles de Franz Liszt en ouverture, pour n’en garder à la fin que les sons excisés, au plus près de la source sonore.
 
Observer l’instrument virtuose se défaire peu à peu est un vrai tableau, sonore et visuel. Il s’ouvre pour exposer de quel bois il est fait, révèle le dédale de son organisation intérieure, et invite le public à, lui aussi, examiner cette ossature de plus près. Une fois les nouveaux organes suspendus, il s’agit alors d’épouser ce nouveau corps, et de se dissoudre pleinement dans l’instrument.


La genèse du spectacle
« Au début il y a un lieu, un espace et au centre un objet sur lequel je souhaite travailler, un piano.
J’essaie d’en comprendre, d’en saisir à la fois tout ce qui s’y voit : l’espace, la lumière, les volumes, les couleurs... Et, dans le même mouvement, ce qui ne se voit pas : l’histoire, les souvenirs enfouis, la charge symbolique, et ce qui ne s’entend pas : les cliquetis des mécanismes, l’atmosphère du lieu, les souffles, les commentaires intérieurs.
Dans ce lieu saisi dans sa complexité, je viens inscrire mon corps, qui par sa gestuelle inhabituelle et la production de sons « sous » entendus manifeste l’impensé de la relation. Cette insertion vise à la fois à faire du lieu un espace plastique/visuel/sonore et à en travailler la mémoire, en révéler, perturber, exacerber la symbolique.
Cette démarche naît d’un besoin, celui de déconstruire les représentations et les idéologies, culturelles ou autres, associées à l’instrument. C’est une sorte d’esprit premier qui la guide. Le sentiment, l’onirique, les « processus primaires » dirait Freud, se projettent et d’une certaine façon « hallucinent ».
Les rapports de l’imaginaire, du ressenti, la danse possible entre les deux déterminent les façons d’agencer les corps, humains et mécaniques. Cette création va dévoiler, en le donnant à vivre au spectateur comme expérience sensible, le mode de relation privilégié que je souhaite entretenir avec le piano. »
Claudine Simon


Biographie
Claudine Simon est pianiste, artiste, elle développe un travail de création sonore qui s’attache à expérimenter la facture et les capacités de son instrument.
Formée au CNSMD de Paris auprès de Jean-François Heisser, Marie-Josèphe Jude et Pierre-Laurent Aimard, elle fait de nombreuses rencontres qui nourriront son parcours et sa pratique artistique. Comme soliste ou en tant que chambriste, elle se produit à l’Opéra de Lyon, La Roque d’Anthéron, l’Opéra Comique, la Cité de la Musique, l’Hôtel National des Invalides, aux festivals de Tautavel, d’Aix-en-Provence.. ainsi qu’à l’étranger (tournées en Inde, Chine, Europe…).
Son travail de création se centre sur la conception de formes scéniques qui lui permettent d’interroger son rapport à l’instrument.
En 2021, elle crée Pianomachine, qui est un solo chorégraphié dans lequel se rejoue la relation musicien-instrument avec un piano hybridé par des machines. Un dispositif électromécanique intervient au cœur du piano, de sa structure et lui permet de travailler dans ses entrailles.
En 2023, elle crée au festival Musica Anatomia, qui est une pièce sonore et plasticienne dans laquelle se décompose un piano ainsi et qu’une scène de récital romantique.
Elle reçoit l’aide à l’écriture de la Fondation Beaumarchais-SACD, des commandes du GMEM-CNCM, de Césaré-CNCM, est lauréate de l’appel Mondes Nouveaux du Ministère de la Culture. Ses créations sont diffusées aux Bouffes du Nord, dans les Scènes Nationales (Orléans, Chambéry, Vandoeuvre) dans les Opéras (Lyon, Reims, Dijon), dans les CNCM et festivals…

 

Voir, écouter et lire

Le Monde

Deux créations inclassables que l’on qualifierait volontiers de « soniriques », tant l’élément sonore, précieusement recueilli, constitue le point de départ d’une expérience où se mêlent réalité du geste et rêve de timbre transcendé.

Pierre Gervasoni

Séances et tarifs

Générique

Concept, écriture, performance : Claudine Simon • Scénographie : Rudy Decelière •  Regard extérieur : Pau Simon • Son : Laurent Sassi •  Lumière : Lucien Laborderie •  Régie lumière : Lila Burdet •  Oreille extérieure : Alain Savouret •  Regard extérieur :  Marie-Lise Naud •  Costume : Mongi Guibane •  Luthier piano : Thomas Garcin •  Régie plateau et générale : Théo Vacheron


Production : AURIS ⌊ productions sonores et scéniques ⌉ • Projet lauréat de “Mondes Nouveaux” DGCA – Ministère de la Culture ; de la fondation Beaumarchais-SACD pour l’écriture d’un spectacle sonore ou musical • Soutien : DRAC Auvergne Rhône-Alpes ; la Spedidam ; le CNM, la Maison de la Musique Contemporaine • Co-production : Why Note ici l’onde Dijon ; Espace Malraux Scène Nationale Chambéry • Accueil en résidence : GMEM-CNCM Marseille ; Ici l’onde ; Espace Malraux Scène Nationale Chambéry ; Scène Nationale d’Orléans ; Opéra underground ; Pianos Baruth.

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