du jeudi 27 au vendredi 28 février 2025

THÉÂTRE

Fajar Ou l’odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète

Adama Diop

MC93 — Bobigny & MC2: Grenoble

© Simon Gosselin
© Simon Gosselin
© Simon Gosselin
© Simon Gosselin

Présentation

Fajar ? Aube en wolof. Parce qu’une nouvelle aube s’apprête à se lever sur la vie de Malal. C’est du moins ce qu’espère ce poète, conscient de devoir quitter sa famille et sa terre pour devenir ce qu’il est. Pour sa première mise en scène, Adama Diop n’hésite pas à s’emparer du vaste sujet de l’exil en puisant dans les deux cultures qui l’ont façonné.
 
Désireux de ne pas réduire le spectacle à sa propre trajectoire - après 20 ans de vie au Sénégal puis 20 ans en France et comptant désormais parmi les meilleurs acteurs français, il voit grand et surtout large : deux heures quarante de traversée, taillée dans une matière artistique des plus métissées. En effet, pour conter cette épopée, le cinéma s’invite sur le plateau et la parole du comédien se mêle aux cordes de trois musiciens.
 
De quoi donner de l’épaisseur à cette odyssée. De l’ampleur à ce besoin d’ailleurs, généré par une société qui n’offre plus de quoi rêver. Contrairement à l’art, toujours prompt à voir dans l’aube le surgissement d’une nouvelle promesse.


Note d'intention
« Fajar signifie Aube en wolof, langue nationale du Sénégal.
C’est la première fois que j’écris un texte pour la scène. Mon rapport à l’écriture s’est toujours traduit par la chanson et essentiellement en wolof, ma langue natale. Il m’a donc fallu du temps pour peut-être me sentir légitime d’écrire en français. J’avais aussi envie de faire cohabiter le wolof et le français. Faire résonner ces deux langues.
Pour écrire Fajar, je me suis un peu inspiré de mon trajet de jeune immigré sénégalais rêvant d’être acteur, mais bien naïf des réalités en France : la perte de repères, le manque du pays, le racisme. J’avais envie de naviguer entre différentes esthétiques de la langue : le scénario, la poésie, le conte. Cette interaction entre ces formes de récits me permet ainsi de structurer rythmiquement le texte et de travailler sur une certaine musicalité de la langue.
J’ai donc décidé de commencer par la forme scénaristique, très moderne, pour finir par le conte, forme bien plus ancienne et ancrée dans l’oralité. Entre les deux formes, le personnage fera irruption avec sa poésie. Le conte me permet de pouvoir me servir des personnages comme de figures mythologiques. Je pense à l’homme aveugle qui est une sorte de Tirésias et à Marianne qui est une allégorie de la liberté.
Fajar, c’est donc un voyage initiatique. Les épreuves successives obligeront Malal à faire face à sa réalité et à des choix qui l’entraineront vers l’inconnu.
So Xamul fa nga jëm, délul fa nga joge / Si tu ne sais pas où tu vas, retourne d’où tu viens.
Un des paris de ce texte, c’est de tenter une réappropriation de la poésie dans le langage du quotidien. Comme au Sénégal où nous construisons nos vies et nos utopies par la force du verbe, de la métaphore. Ainsi, c’est assumer le rapport très écrit dans le langage parlé.
Mais le pari est aussi d’écrire ce texte comme une chanson, c’est-à-dire dans le but d’être mis en musique. Certaines parties ont été écrites en même temps qu’une partition musicale avec des aller-retours permettant une sorte de tressage narratif. »
Adama Diop


Biographie
Adama Diop est un comédien et metteur en scène né à Dakar au Sénégal. Il arrive en France en 2002 pour se former à l’ENSAD de Montpellier puis au CNSAD de Paris.
En 2006, il met en scène Le masque boiteux de Koffi Kwahulé puis en 2007 Homme pour Homme, adapté de Bertold Brecht.
Dès sa sortie de l’école, il joue sous la direction de Bernard Sobel puis travaillera par la suite avec Yves Beaunesne, Jean- Pierre Baro, Cyril Teste, Christophe Perton, Marion Guerrero, Patrick Pineau, Arnaud Meunier, Gilles Bouillon, ou Jean Boillot.
En 2016, il rejoint la compagnie Si Vous Pouviez Lécher Mon Cœur et Julien Gosselin, pour deux spectacles 2666 et Joueurs Mao 2 Les Noms. Il interprète aussi Macbeth sous la direction de Stéphane Braunschweig en 2018. En 2019, il joue sous la direction de Frank Castorf dans son adaptation de Bajazet - En considérant « Le théâtre et la peste » d’après Racine et Antonin Artaud puis rejoint Arthur Nauzyciel en 2020 pour sa création de Mes Frères, texte de Pascal Rambert. En 2021, il rejoint Tiago Rodrigues pour la création de La cerisaie au Festival d’Avignon.
Il participe aussi à des fictions radiophoniques et tourne quelques projets cinématographiques sous la direction de Jean-Philippe Gaud, Ousmane Darry, Yukamei ou Laurent Bonotte.

 

Voir, écouter et lire

DNA

Écrite comme un conte avançant par séquences cinématographiques et musiques originalement créées par Anne-Lise Binard (violon, guitare électrique), Dramane Dembélé (ngoni, flûtes mandingues) et Léonore Védie (violoncelle), Fajar ou l’odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète meut le personnage que joue Adama Diop vers une exploration de soi avec une créativité verbale et musicale fulgurante.

Veneranda Paladino

La Croix

Le conteur nous relate la traversée apocalyptique du jeune Sénégalais vers l'Europe, avec des tableaux minimalistes mais saisissants.

Clémence Blanche et Félicien Rondel

Séances et tarifs

Générique

Écriture, mise en scène et réalisation du film : Adama Diop • Création musicale et interprétation : Anne-Lise Binard (violon, chant, guitare électrique), Dramane Dembélé (ngoni, flûtes mandingues, chant, tama), Adama Diop (jeu, chant), Léonore Védie (violoncelle) • Avec à l'écran : Emily Adams, Adama Diop, Cheikh Doumbia, Marie-Sophie Ferdane, Frédéric Leidgens, Boubacar Sakho, Fatou Jupiter Touré, Issaka Sawadogo, Joséphine Zambo • Musique électronique : composée, interprétée et réalisée par Chloé Thévenin • Création et montage vidéo : Pierre Martin Oriol • Collaboration artistique : Sara Llorca • Création son : Martin Hennart • Scénographie : Lisetta Buccellato • Création costumes : Mame Fagueye Ba • Création lumière : Marie-Christine Soma • Chef opérateur : Rémi Mazet • Mixage son : Francis Berrier • Confection masques : Étienne Champion • Voix off : Randa Baas, Prince Kabeya Tshimanga, Marcel Mankita, Jonathan Manzambi • Chant iranien : Aïda Nosrat • Traduction : Randa Baas, Ndey Koddu Faal, Daphné Reiss • Régie générale : Lucie Patat • Régie son : Martin Hennart • Régie vidéo : Emmanuelle Vié Le Sage • Régie plateau : Guillaume Honvault • Régie lumière : Jean-François Desboeufs • Le texte de Fajar ou l'Odyssée de l'homme qui rêvait d'être poète est publié aux éditions Actes Sud (janvier 2024)


Production : MC93 — Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis ; MC2 : Maison de la Culture de Grenoble - Scène nationale • Coproduction : Théâtre Dijon-Bourgogne, CDN ; Théâtre-Sénart, Scène nationale ; Les Théâtres Aix-Marseille ; La Comédie de Saint-Étienne, Centre dramatique national ; L’Azimut — Antony/Châtenay-Malabry, Pôle national Cirque en Île-de-France ; Théâtre du Nord, Centre Dramatique National Lille Tourcoing Hauts-de-France ; Centre Dramatique National Normandie-Rouen ; Maison de la Culture d'Amiens • Production exécutive du film : KEEWU production • Financement : Région Île-de-France • Soutiens : l’Institut français — dispositif Des Mots à la scène ; DRAC Île-de-France - Ministère de la Culture • Remerciements : l’Odéon - Théâtre de l’Europe, Benjamin Bahloul, Alice Baudoin, Samy Etienne, Mina Kavani, Prince Sadjo Barry, Youssef Si Ali, Elie Youssef

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